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Für eine andere Entwicklungspolitik!

Beitrag vom 03.04.2014

TamTam Info, Niger

7ième République, le sanctuaire des « patrons voyous » !

Patron voyou : « Pour beaucoup il s'agît d'un homme, moins souvent d'une femme, qui cherche d'abord et avant tout son enrichissement personnel. (…) Son but est de développer son compte en banque (…) L'activité de l'entreprise devient alors un moyen au service de son enrichissement… ». C'est l'une des définitions les plus simples que nous avons tiré de l'abondante littérature produite par le mouvement anti patrons voyous en France.

Si ailleurs, ce sont les chefs d'entreprises qui sont étiquetés comme tel, au Niger, il suffit de remplacer dans la définition le mot « entreprise » par « Etat » ou « parti politique » ou même par « ONG et syndicat», pour voir toute une floraison de personnages connus et agissant pour leurs comptes et intérêts exclusifs. En effet les « patrons voyous » sont identifiables dans toutes les sphères du pays. A commencer peut-être par le gouvernement lui-même. D'après des indiscrétions qu'on attribue à l'ambassade US, on parle d'une dizaine de milliardaires dans le gouvernement nigérien après seulement trois ans d'existence. Quand on sait que certains de nos ministres sont arrivés à moto dans le gouvernement et qu'un ministre ne touche pas un salaire de un (1) million de francs par jour, il n'ya pas d'autres groupes de mots plus euphémiques que « patrons voyous » pour qualifier ces « rapetous en chef » de la République.

« Les bandits légaux » (c'est comme ça on les appelle en Haïti) ou patrons voyous, c'est aussi tous ces personnages connus et reconnus pour l'exercice d'activités mafieuses, de contrebande nationale et internationale, et qui se pavanent ostentatoirement sous le parapluie protecteur du pouvoir en place. La liste de ces personnages « infréquentables » en temps normal, est bien connue des nigériens. Vous pouvez y ajouter tous ces responsables d'institutions publiques, souvent d'institutions dites démocratiques comme le conseil de ville par exemple, qui caporalisent totalement le fonctionnement de l'institution qu'ils patronnent, au point où quand ils sont absents, entre dimanche et lundi, il n'ya aucune différence. Le propriétaire de la « boutique » étant absent, personne n'est en mesure de vendre quoi que ce soit.

Sur le plan politique et social, pourront être étiquetés comme tels, tous ces chefs qui font du parti, du syndicat ou de l'ONG, leur chose personnelle. Présidents ou coordonnateurs ad aeternam, ils « licencient » ou poussent à la sortie, tous ceux qui s'opposent à leur entreprise de caporalisation et de confiscation. Du coté du pouvoir, de l'opposition comme de la société civile, les patrons voyous se conjuguent au pluriel. Il parait qu'aujourd'hui, à Niamey, des syndicalistes et des acteurs de la société civile sont en train de construire des maisons à étages !

Les patrons voyous se distinguent tous par leur arrogance et leur mépris pour les lois de leur pays. Suivez mon regard, vous y trouverez des ministres, des responsables nationaux, régionaux et locaux qui piétinent allègrement les lois et règlements de notre pays. S'agissant de l'arrogance et du manque de respect envers le peuple, de tous les côtés de la sphère politique, vous trouverez des personnages, pour ne pas dire personnalités, qui pensent qu'ils se suffisent à eux-mêmes et que sans eux le Niger ne peut progresser.

Le trait distinctif le plus saillant des patrons voyous, c'est leur enrichissement fulgurant. Le patron ainsi désigné met à profit sa (nouvelle) situation pour amasser (biens et argents) en deux ou trois ans, ce qu'il ne pourrait légalement disposer même dans 100 ans de travail. Les anecdotes d'enrichissement illicite de « personnages sortis de nulle part », tant à Niamey, Maradi ou ailleurs foisonnent à volonté. Légitimement donc, un patron voyou version nigérienne, ne peut en aucun cas justifier ses comptes en banque, ses acquisitions immobilières jusqu'à son train de vie. Car comme le dit une sagesse africaine, « on se connait tous au village » !

Bref, Mahamadou Issoufou et Birgi Rafini ont encore du boulot. Ils doivent secouer le cocotier, car la République dont ils sont les précurseurs, est infestée de patrons voyous. Et comme tout le monde le sait, un seul voyou est capable de foutre le bordel dans toute une République. Quant il y'en a plusieurs, les dégâts sont aisément imaginables.