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Comment Sassou-Nguesso et Bongo se seraient enrichis

Gabon, Rép. du Congo
Le Parisien par MATTHIEU PELLOLI ET SÉBASTIEN RAMNOUX Ils sont poursuivis pour s’être servis dans les caisses de l’état. Denis Sassou-Nguesso, le président de la République du Congo, et Ali Bongo, le président du Gabon, n’auraient pas hésité à puiser dans les comptes d’entreprises de leurs pays respectifs pour éponger des frais personnels aux montants astronomiques. Une note de Tracfin, l’organisme du ministère des Finances français chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent, datée du 20 juin 2011 et que notre journal s’est procurée, révèle les effarantes dépenses de ces chefs d’état africains et de leurs proches. Un train de vie et des caprices de milliardaires sans aucune relation avec leurs salaires perçus en tant que présidents de République, ministres ou conseillers. Des chèques et des virements de la Société congolaise de transports maritimes sur le compte personnel de Wilfrid Nguesso. Plusieurs chèques ont été émis par la Socotram, la Société congolaise de transports maritimes, au profit de Wilfrid Nguesso, le neveu du président, sans justificatif des opérations. Le compte de Wilfrid Nguesso à la Société générale a également reçu des virements de la Socotram portant la mention « remb compte courant » pour plusieurs centaines de milliers d’euros de 2009 à 2010. Sur la même période, Wilfrid Nguesso a versé 620 000 € sur un contrat d’assurance vie au Luxembourg. 276 000 € de costumes pour Denis Sassou-Nguesso. Le 19 avril 2010, le président du Congo s’est offert 91 costumes chez Rapp Tailoring, un tailleur chic du VIIIE arrondissement de Paris, pour un montant de 276 000 €. La facture a été payée depuis un compte de la SCI Etoile, tenu à la banque du Congo. 158 925 € d’armagnac aux frais de Pipeline Gabon et d’Afrijet Business Service. Le 9 mars 2009, Pascaline Bongo, la sœur d’Ali, s’est offert des coffrets d’armagnac pour 158 925 € auprès du caviste Latapie Pierre, dans les Pyrénées-Atlantiques. La société a reçu plusieurs virements du Gabon, notamment de la part de Pipeline Gabon et d’Afrijet Business Service. Plus de 350 000 € dépensés chez Armani et la Fnac grâce à des virements de la Trésorerie banque gabonaise de développement. Entre décembre 2008 et octobre 2009, un compte de Christian Bongo, le frère d’Ali, a été crédité de 310 252 € à travers des virements de la Compagnie équatoriale des bois et de la Trésorerie banque gabonaise de développement. Sur la même période, les enquêteurs de Tracfin ont relevé 357 205 € de débit, dont 133 575 € d’achats personnels auprès de la Fnac, d’Armani Exchange, de Ben Bridge Jewel, d’Expedia et d’hôtels prestigieux en France, en Espagne, aux Etats-Unis et au Japon. Près d’un million d’euros chez Hermès et Van Cleef réglés avec quatre cartes American Express Centurion. Disponible uniquement sur invitation, la carte Centurion est l’apanage des grosses fortunes de la planète. Ali Bongo et son épouse Sylvie Bongo se voient faciliter l’accès aux meilleurs restaurants, aux parcours de golf les plus courus et aux événements sportifs mondiaux. Entre avril 2010 et avril 2011, les dépenses effectuées par Sylvie Bongo avec ses cartes Centurion se sont élevées à 926 000 €, dont 144 000 € chez Hermès et 132 000 € chez Van Cleef. 344 000 € de costumes Smalto payés en espèces par Omar Bongo. Le 30 octobre 2007, Omar Bongo, aujourd’hui mort, avait réglé la note avec 1 420 billets neufs de 200 € et 600 billets neufs de 100 €. Un million d’euros en haute couture et bijoux en moins d’un an pour Flore Bongo. Entre avril 2010 et avril 2011, la sœur d’Ali a dépensé 1 037 500 € chez des bijoutiers, des grands couturiers, pour des billets d’avion et des hôtels de luxe.